Les éléments de la cartouche : la douille

Les éléments de la cartouche : la douille

La douille représente  pour le rechargeur, l'élément numéro un.

Les douilles pour le rechargement

C'est, tout d'abord, la partie la plus coûteuse d'une cartouche, et le prix d'une munition rechargée dépend, pour la plus grande part, du nombre moyen d'utilisations de l'étui.

C'est ensuite, dans certains cas, un problème de réapprovisionnement, lorsque le type n'est pas d'un modèle courant.

La douille de laiton est la seule qui convienne pour le rechargement ; il faut éviter d'utiliser certains étuis nickelés qui manquent totalement de souplesse, durent moins longtemps et finissent par user prématurément les matrices de recalibrage ; à fortiori, il ne saurait être question d'employer certains étuis militaires en acier.

douilles partizanLe collet, c'est-à-dire la partie qui maintient le projectile, subit un traitement thermique destiné à augmenter la souplesse et la plasticité du métal à cet endroit. Ce détail est très important pour le rechargeur ; en effet, un collet trop dur, ce qui est souvent le cas des douilles militaires, finit par se fendre au bout de deux ou trois utilisations ; il est possible, heureusement, de prévenir cet incident en procédant préalablement à ce que les Américains appellent he anneal " (le recuit). On dispose verticalement les douilles désamorcées dans un récipient contenant un peu d'eau (environ quinze millimètres de hauteur), puis, à l'aide d'une petite lampe, genre " Soudogaz ", on chauffe successivement chaque collet jusqu'au rouge et, au fur et à mesure, on fait basculer les douilles dans l'eau.

Il faut surtout prendre grand soin de ne jamais chauffer le corps de la douille et encore moins le culot, ce qui aurait pour conséquence une dilatation au tir du logement d'amorce. L'étui est, dans ce cas, irrémédiablement perdu.

Le classement des douilles peut se faire de plusieurs façons

  • Par le système d'amorçage
  • Par le mode de fabrication de la douille. Les douilles très anciennes étaient dites" pliées" ; en effet, le bourrelet était formé par un repli du métal très mince. Actuellement, les étuis modernes ont un fond épais, mais l'on trouve encore des types avec un logement d'amorce faisant saillie à l'intérieur. Ces douilles ne doivent jamais être utilisées avec de fortes charges
  • Par la forme du culot
    •  à bourrelet, le plus ancien système utilisé dans les armes à un coup, les armes à magasin, les revolvers et les fusils rayés à canon basculant
    • à demi-bourrelet, qui comprend à la fois une gorge et un très léger bourrelet; ex. : 7,65 Browning, 220 Swift
    • à gorge ; c'est le système classique de toutes les cartouches modernes Pour arme à répétition ou automatique
    • ceinturées ; appliqué aux cartouches magnum pour armes d'épaule ; un renfort extérieur se trouve en avant de la gorge d'extraction. Ex. :375 H & H Magnum.
    • à bourrelet rétreint; ce système a été conçu pour permettre d'accroître le diamètre du corps de la douille, donc sa capacité, tout en conservant la possibilité d'utiliser la culasse standard type Mauser 98. Ex. : 284 Winchester. Mais ce principe n'est pas nouveau ; il existait bien avant la guerre quelques cartouches à collet rétreint, telles la 425 Westley Richards et la 11,2x60 Mauser. Les douilles de diverses marques, destinées à un même calibre, présentent souvent des différences très sensibles, ce qui amène inévitablement des variations de pression. Le fond de la douille ainsi que les parois peuvent être plus ou moins épais, modifiant ainsi la capacité intérieure. Le diamètre du trou d'évent de l'amorce a également une grande influence sur l'inflammation de la poudre.

Pour ces raisons, il est très important de ne pas mélanger des étuis de diverses provenances.

Prendre également soin de n'utiliser que des douilles ayant servi un même nombre de fois; par exemple, ne jamais compléter par des étuis neufs un lot de douilles ayant servi vingt fois.

Un bon principe est de marquer sur chaque boîte le nombre d'utilisations. Lorsqu'on tire dans un même calibre des balles blindées et des balles de plomb, il est préférable de conserver toujours les mêmes douilles pour chaque type de chargement. D'une part, le formage intérieur de l'étui varie en fonction du type de poudre et de la charge ; d'autre part, et pour la même raison, la longévité des douilles diffère.

Les premiers signes de fatigue du métal se manifestent par un fendillement des lèvres du collet; cette partie, très mince, travaille énormément puisqu'elle subit le recalibrage extérieur, puis intérieur, avec, dans certains cas, expansion, et enfin le sertissage.

Une douille ainsi abîmée n'est cependant pas toujours perdue ; elle peut servir, après transformation, pour d'autres calibres plus courts qui ont, bien entendu, un culot identique.